Le point du mari ? Pour moi, ce furent d’abord quelques lignes en attente d’article depuis… 2008, déroutée par le récit lu sur le net d’une femme envisageant une épisiotomie recousue très/trop serrée pour le bonheur supposé de son mec.
Et puis j’ai pas écrit, pas assez d’éléments.
Le point du mari, plus récemment, des sages-femmes l’ont dénoncé sur les réseaux sociaux. Mais, faute de témoignage direct, je n’ai pas écrit non plus, ne sachant s’il ressortait de l’intervention volontaire ou d’une terrible combinaison d’incompétence et de goujaterie… En effet, si je ne l’ai jamais vu pratiquer, j’ai hélas entendu des femmes évoquer certaines phrases satisfaites prononcées après une suture d’épisiotomie : Maintenant vous êtes comme neuve ou Votre mari n’y verra que du feu et autres allusions graveleuses supposant une virginité retrouvée.
La pseudo virginité comme une voie d’accès au plaisir… Vous m’en direz tant.
Mais mes amis du Syngof sont toujours prompts à relancer mon inspiration (voir par exemple, ici, ici ou encore là…). Je peux maintenant participer aux débats car le Dr Marty, voulant défendre son clan, l’enfonce avec application.
Evoquer la « somatisation vaginale » pour expliquer les séquelles douloureuses d’une épisiotomie, c’est aller un peu vite en besogne.
Laisser penser que les femmes souffrent non par « victimologie » ( je laisse chacun se référer au dictionnaire) mais pour le bénéfice secondaire de l’intérêt qui leur serait porté… C’est méconnaître la réalité d’une plainte trop souvent traitée avec légèreté « ça va passer », qui impacte fortement la vie des femmes et celle des couples.
Si le regretté Brassens chantait les femmes qui s’emmerdent en baisant, ce n’est en rien comparable à celles qui souffrent en baisant !
Et puis que penser de la « flexibilité vaginale » – qu’en termes choisis ces choses-là sont dites – « qui s’adapterait au fur et à mesure » ? Cette locution signifie bien que les tissus ne s’adaptent (sic) pas immédiatement. Ce qui correspond parfaitement à ce qu’en disent les femmes qui évoquent des suites douloureuses s’estompant – dans le meilleur des cas – de façon progressive.
Plus loin, on nous glisse que la femme « n’aurait peut-être pas son mot à dire, le choix du recours à l’épisiotomie est une décision qui appartient au corps médical ».
Pas tout à fait ! Comme tout geste médical, il peut s’avérer nécessaire, rarement, ainsi que le démontre le CHU de Besançon qui affiche un taux inférieur à 1%. Mais, comme tout geste médical, il suppose un consentement éclairé. Et s’il peut être difficile d’en débattre au moment de sa possible réalisation, à quelques minutes de la naissance, la question peut être abordée en amont.
Le Syngof peut se féliciter que le Dr Foldes – spécialisé non dans la réparation de l’hymen mais dans la reconstruction clitoridienne des femmes excisées – restaure l’honneur du clan en reconnaissant de possibles séquelles douloureuses et en soulignant que l’attention portée à la réfection d’une épisiotomie est essentielle.
Quant au Dr Marty, ses propos me rappellent d’antiques diagnostics d’hystérie.
Les femmes, ces affabulatrices…